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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 09:02

(suite de Comment ça a commencé pour moi ?, Comment la sarcoïdose a finalement pu être diagnostiquée et Les choses se compliquent)

 

Comme ça allait mieux et que je pensais pouvoir reprendre le travail au moins à mi-temps, nous rentrons des Vosges le vendredi précédant la fin de mon arrêt de travail. Le voyage de retour se passe très bien, je peux même conduire une heure et demi sans difficulté.

 

Comme prévu, je diminue les doses de corticoïdes à 40 mg par jour le samedi… La rechute est immédiate : les maux de tête reviennent en force ainsi que la fatigue, la dépression, l’acouphène, l’incapacité à se concentrer et des boutons rouges et en relief apparaissent subitement au niveau du front, du dos et de l’aine.

 

Mon généraliste est en vacance sans être remplacé, je prends rendez-vous avec le premier médecin que je trouve dans l’annuaire pas trop loin de notre domicile. Je lui annonce tout de suite ma sarcoïdose. Elle me fait un interrogatoire très insistant sur mon alimentation en me demandant en particulier les quantités précises de pain, de lait, de fruits et légumes que je consomme, si c’est des légumes bio, etc… J’ai du mal à répondre précisément et je ne vois pas le rapport avec la sarcoïdose mais je ne suis pas vraiment en état d’argumenter. Elle m’ausculte et conclue que les boutons que j’ai sont d’origine infectieuse et que ça fait partie des effets secondaires des corticoïdes (c’est très logique : on baisse les corticoïdes et dans les 24h les effets secondaires des corticoïdes apparaissent !). Je lui demande pour les doses de corticoïdes vu que je suis vraiment beaucoup plus mal qu’avant. Elle me répond que non, il ne faut pas changer les doses et elle paraît vraiment très réticente sur les corticoïdes. Elle me prescrit de l’homéopathie pour les boutons et la fatigue et un régime spécial pour l’état général : régime sans lait parce que le lait c’est pas digeste, sans gluten parce que le gluten c’est pas naturel, avec beaucoup de légumes secs et des fruits bio mais sans soja parce qu’il y a des OGM…

Bref je suis tombé sur une adepte des médecines douces mais ce n’est vraiment pas ce dont j’avais besoin. En tout cas elle m’a prolongé mon arrêt de travail de trois semaines jusqu’au retour de mon généraliste. Je regarde à nouveau sur Internet la documentation que je peux trouver sur la sarcoïdose. Effectivement il vaut mieux éviter le lait et les laitages pour éviter l’hypercalcémie (et non pas parce que ce n’est pas digeste) je conserve donc cette recommandation et ignore tout le reste.

 

Le lendemain on va acheter une climatisation car il fait vraiment très chaud dans l’appartement et j’ai remarqué qu’au-dessus de 25°C je ne me sens vraiment pas bien. La clim permet de maintenir 22°C dans une pièce mais je me retrouve du coup cloîtré dans une chambre avec le bruit de la clim en permanence !

 

Deux jours après avoir vu le généraliste de remplacement et vu que je suis toujours ko, je rappelle le service de pneumologie de l’hôpital. La secrétaire est assez embêtée, le pneumologue qui me suit est en vacances, elle n’a pas de place en consultation. J’insiste vraiment en expliquant que c’est la baisse de corticoïdes qui semble problématique et que je n’ai pas pu trouver de médecin qui connaisse un peu la sarcoïdose. Elle finit par aller demander à un médecin qui dit qu’il faut remonter la dose de corticoïde à 60 mg et re-contacter le pneumologue qui me suit à son retour de congé le lundi suivant. Bilan : la généraliste que j’ai vu était vraiment à coté de la plaque.

 

Le lundi je rappel le service de pneumologie et le pneumologue me dit de passer dans l’après-midi. En principe il ne travaille pas cet après-midi là et c’est son premier jour de retour de congé, c’est vraiment bien qu’il ait accepté de me voir ! En plus il prend vraiment le temps de me recevoir, il passe une heure à reprendre l’historique, revoir tous les examens et les principales analyses. Il est surpris que je ne sois encore pas bien et se demande s’il n’y a pas autre chose. Il conclut en prolongeant le traitement par corticoïdes à 60 mg/jour et en me proposant de voir un spécialiste de la sarcoïdose sur Lyon.

 

Suite ici: Quel beau métier professeur…

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 14:41

(suite de Comment ça a commencé pour moi ? et Comment la sarcoïdose a finalement pu être diagnostiquée)

 

 

Le voyage aux Etats-Unis pour le boulot s’est bien déroulé : fatigué par le jet-lag puisqu’on ne peut pas s’empêcher de se réveiller vers 5h du matin et que j’ai du mal à coucher vraiment tôt mais je n’ai quasiment plus de douleurs articulaires. J’ai même la possibilité de visiter un tout petit peu. Il n’y a pas grand chose à voir dans le Michigan enfin sauf si on aime les friches industrielles ou qu’on veut faire un pèlerinage sur la fameuse 8 mile road du film éponyme. Options auxquels nous avons plutôt préféré une petite promenade au milieu des gratte-ciel de l’hyper-centre de Detroit (mieux vaut ne pas s’éloigner trop du centre) avec le fameux siège social de GM qu’on a beaucoup vu en photo dans la presse ces temps-ci. On a aussi pu faire une petite balade sur le bord du lac Erié, bref même un peu de marche ne déclenche pas de douleurs articulaires, tout va bien. Les trois jours de travail sont denses, productifs, fatigants mais intéressants. Je commence à avoir un peu des migraines mais rien d’anormal pour ce type de journées chargées. J’ai aussi une petite perte d’équilibre alors que je suis en train de marcher sur du plat – ça m’étonne car j’ai d’habitude un très bon sens de l’équilibre mais ça ne m’inquiète pas plus que ça.

 

J’ai une petite frayeur vis à vis de H1N1 dans le taxi du retour : le chauffeur n’arrête pas de renifler toutes les 10 secondes. La clim est à fond et impossible de se retenir de respirer jusqu’à l’aéroport. Je fais bien attention de prendre ma valise moi-même et m’éloigne un peu pour faire au revoir de loin sans avoir à serrer la main du chauffeur. Je convaincs même mon collègue de se laver les mains avec un gel à l’alcool dès qu’on s’est un peu éloigné – on n’est jamais trop prudent même s’il s’agissait probablement d’un petit rhume lié à l’utilisation intensive de la clim !

 

Le voyage retour est par contre très éprouvant, ça se passe de nuit mais il est vraiment très difficile de dormir en classe économique. En plus la nuit est raccourcie par le décalage horaire et on a une correspondance à Amsterdam. J’arrive vraiment fracassé et vraiment content que ma femme m’attende à l’aéroport.

 

J’ai dû dormir environ 20 heures sur les 24 heures qui suivent ! Vraiment ko ! Je revois le rhumatologue le lendemain de mon retour (j’avais pris rendez-vous juste avant de partir en voyant les résultat du scanner). Il me confirme que c’est probablement une sarcoïdose mais qu’il faut faire des examens supplémentaires pour confirmer et que vu que la sarcoïdose touche le plus souvent les poumons c’est en général les pneumologues qui suivent ce type de patients. Il me dit aussi que c’est la plupart du temps bénin et que ça se traite bien lorsqu’il y a besoin de traitement. Il me dit aussi qu’il faut arrêter les corticoïdes (j’étais à 10 mg par jour).

 

Je prends rendez-vous avec un pneumologue de l’hôpital qui prévoit un test de souffle et une fibroscopie.

Le week-end passe… Je suis toujours ko avec de violents maux de tête et un acouphène persistant que le paracétamol n’arrive pas à soulager. Le lundi, incapable d’aller travailler, je reprends rendez-vous avec le rhumatologue - j’ai de la chance, il vient de s’installer en ville et les rendez-vous peuvent être obtenus rapidement. Il est un peu étonné mais confirme qu’il ne faut pas reprendre les corticoïdes avant l’examen prévu le jeudi et me prescrit un arrêt de travail de trois semaines. Il s’inquiète aussi que ce soit le choc d’apprendre la maladie qui me rende dépressif mais je le rassure, j’ai bien lu la page wikipedia sur la sarcoïdose, je ne suis pas particulièrement inquiet et plutôt heureux qu’on ai enfin trouvé ce que j’ai. J’attends patiemment le jeudi mais je suis vraiment ko et les maux de tête sont pénibles. Je ne peux rien faire, je n’arrive même pas à envoyer mon arrêt de travail, je dors tout le temps, je n’arrive même pas à lire ou à regarder la télévision plus d’un quart d’heure et j’ai une dépression assez intense. Vraiment ko.

 

Le jeudi, le pneumologue fait la fibroscopie et voit déjà à l’écran des signes qui semblent confirmer la sarcoïdose : bronches dilatées, vascularisation anormale des bronches (un interne est présent, j’ai droit aux explications en live même si je ne vois pas l’écran). Il est obligé de passer par la bouche car par le nez c’est trop obturé pour pouvoir passer. C’est vraiment pas agréable et il faut mieux fermer les yeux mais ce n’est pas vraiment douloureux avec l’anesthésie locale (qui par contre a vraiment un goût affreux). Au cours de l’examen j’ai du mal à respirer par le nez (toujours un peu obturé) et ils sont obligés de mettre de l’oxygène à fond car ma saturation diminue – ça surprend et inquiète un peu le pneumologue. Après l’examen, j’explique au pneumologue en quelques mots à quel point je suis mal. Pas facile quand on vient de vous enfoncer des tuyaux dans les poumons, de vous faire un lavage des bronches, qu’il reste encore un peu de liquide dans vos poumons et que vous avez toute la gorge anesthésiée ! Il me laisse alors me reposer dans une salle à coté en disant qu’il reviendra me voir plus tard. Il revient effectivement accompagné du rhumatologue (il travaille aussi à l’hôpital) et tous les deux commencent à discuter de ce qu’il faut faire. Le rhumatologue évoque un IRM cérébral pour voir si le cerveau est touché mais le pneumologue argue que les granulomes seront probablement trop petits pour être visibles. Finalement le pneumologue trouve un ganglion juste au-dessus de la clavicule et s’arrange pour qu’on puisse faire une biopsie dans la journée. Je suis donc hospitalisé directement et passe en salle d’opération dans l’après-midi. Je fais un petit malaise sur la table d’opération au moment de l’anesthésie mais ils mettent ça sur le compte d’un malaise vagal et la biopsie peut avoir lieu. Je suis libéré le lendemain matin avec une ordonnance de corticoïdes à haute dose (60 mg par jour, le maximum) et un rendez-vous deux semaines plus tard avec le pneumologue une fois qu’on aura les résultats de la biopsie du ganglion et de fibroscopie.

 

Pendant cette période, je suis toujours ko avec par contre une amélioration progressive pour les maux de tête. Je revois quand même mon généraliste pour prolonger l’arrêt de travail (de trois semaines) qui me dit qu’il va faire les papiers pour l’ALD.

 

Je revois le pneumologue qui me dit que les examens confirment la sarcoïdose : présence de globules blancs caractéristique détectés dans l’analyse du lavage des bronches effectué par fibroscopie et présence de granulome dans la biopsie du ganglion. Une radio pulmonaire est effectué qui montre que le ganglion au niveau du médiastin a diminué donc que les corticoïdes sont efficaces. Vu que je suis toujours ko, il me prescrit une prolongation du traitement par corticoïdes à 60 mg/jours pendant 15 jours puis 40 mg par jours jusqu’à un rendez-vous en octobre (on est fin juillet). Il me confirme qu’un voyage dans les Vosges où le climat est plus clément (il fait alors assez chaud) me sera probablement bénéfique.

 

Après avoir obtenu l’autorisation de la sécurité sociale, nous partons donc pour les Vosges chez mes parents. Le voyage est très fatigant, je ne peux pas conduire et ma femme n’a pas l’habitude de conduire longtemps. Avec les pauses pour ma fille, j’ai l’impression que ça dure une éternité malgré la clim.

 

Dans les Vosges mon état s’améliore progressivement. Je commence à pouvoir me concentrer un peu sur une activité, je commence à pouvoir me promener un peu – mais pas plus d’une demi-heure sinon je suis vraiment fatigué et les douleurs articulaires reviennent. Je n’ai quasiment plus de maux de tête. Le temps très clément (entre 20 et 25°C) me conviennent bien mieux que la chaleur de notre domicile habituel. Au bout de deux semaines, nous décidons de rentrer pour que je puisse reprendre le travail à mi-temps… La suite au prochain post.

 

Suite ici: Première baisse des corticoïdes, première rechute

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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 23:48

(suite de Comment ça a commencé pour moi ? )

 

Un beau matin début avril soit 6 mois après le dernier épisode ORL important, je commence à avoir des douleurs au niveau de la cheville, douleurs de  type tendinite assez vive et se produisant quand l’articulation fonctionne ou le matin au réveil. Je me dis qu’il faut arrêter de jouer les hypocondriaques et décide d’ignorer ce nouveau petit problème de santé… Sauf qu’au bout de deux jours la petite douleur était devenue une grosse douleur gênant considérablement la marche (en plus j’allais au boulot à pied – environ 10 minutes de marche 4 fois par jour) et que l’autre pied était aussi touché. Ok, une tendinite aux deux chevilles en même temps sans faire de sport, il doit y avoir un problème quelque part. Direction le médecin généraliste (un quatrième puisqu’on a déménagé entre temps). Il est un peu intrigué vu la grande sensibilité des chevilles et qu’elles sont toutes les deux nettement gonflées mais me prescrit des anti-inflammatoires non stéroïdien pour une semaine et des analyses de sang. L’effet est immédiat : dans les 24 heures la douleur a complètement disparue et je peux prendre conscience à quel point le simple fait de marcher normalement est un privilège et une source de joie. C’est comme si quelqu’un avait actionné l’interrupteur qui coupais le circuit de la douleur… Sauf qu’à l’arrêt du traitement la douleur revient tout aussi immédiatement… et commence à migrer vers les genoux – les deux à un jour d’intervalle, puis les poignets. Mon généraliste a le bon sens de ne pas insister, de confesser son ignorance et de m’envoyer consulter un rhumatologue après une nouvelle analyse de sang toujours aussi négative à part les marqueurs inflammatoires.

 

Le rhumatologue prescrit une nouvelle analyse de sang très large : marqueurs de cancer, maladies génétiques, HIV, hépatites… Je me souviens pas de toute la liste mais le nombre d’éprouvettes est impressionnant et la liste surprend même les personnes du labo qui pourtant ont dû en voir d’autres ! Nouveaux examens aussi : radio des poumons (pour des douleurs articulaires, si, si !) et échographie abdominale avec le même résultat qu’un an auparavant :  rien à signaler aux poumons et foie un peu brillant à l’échographie. Pour l’analyse de sang, le résultat est négatif pour tout, il n’y a que l’enzyme de conversion à l’angiotensine qui est très légèrement supérieure à la normale mais il parait que ce n’est pas significatif. Retour chez le rhumatologue et là je commence à me croire dans un épisode Dr House avec moi dans le rôle du patient dont personne ne sait ce qu’il a. Les suspects habituels du Dr House sont évoqués : wegener, lupus, sarcoïdose… Comme j’ai parlé de mes problèmes ORL et mes malaises, on repart faire la tournée des spécialistes : ORL et cardiologues. Un IRM sacro-iliaque est aussi prescrit (parce que les délais sont long). Le rhumatologue a tout de même un doute sur la radio des poumons, il la garde pour la montrer à un collègue de l’hôpital… Pourtant le radiologue était formel et comme j’avais eu les résultats de l’analyse de sang avant et que j’avais regardé sur internet que l’enzyme de conversion de l’angiotensine pouvait indiquer une sarcoïdose j’en avais discuté avec lui donc il avait tous les éléments en main… Pour mieux me répondre que les sarcoïdoses c’est extrêmement rare : en clair faut arrêter de se faire des films en regardant des infos sur le net.

 

Rendez-vous chez l’ORL, tout est normal mais il prescrit tout de même un scanner des sinus pour contrôler… tout en me prédisant qu’il sera normal. Pas de commentaire sur l’obstruction nasale ou sur les polypes dans les sinus du précédent scanner.

 

Rendez-vous chez le cardiologue : ECG, échographie cardiaque, doppler, tout est normal, « vos malaises sont des malaises vagaux ».

 

IRM sacro-iliaque normal, le radiologue regarde d’ailleurs mes résultats d’analyse sanguine et se permet de souligner l’absence de facteur de risque pour la spondylarthrite ankylosante dans son compte-rendu en fonction de ces analyses de sang… Plutôt que de critiquer le rhumatologue il ferait mieux de se concentrer sur son boulot car dans l’histoire c’est lui qui a laissé passer quelque chose à la radio des poumons comme on va le voir tout de suite.

 

Nouveau rendez-vous chez le rhumatologue qui me fait faire radio des articulations pour être sur de pas passer à coté de quelque chose et sans se faire d’illusion sur le résultat : pieds, chevilles, poignets, mains : résultat tout est normal.

 

Retour chez le rhumatologue qui m’avait prescrit un premier traitement de corticoïdes pour soulager mes symptômes : 20 mg par jour avec une décroissance assez douce. Le rhumatologue hésite beaucoup, il a montré la radio du poumon à un collègue qui semble voir quelque chose au niveau du médiastin mais rien n’est sûr. Finalement, pour en avoir le cœur net il me prescrit un scanner des poumons.

 

Le rendez-vous est pris pour la veille d’un voyage pour le boulot aux Etats-Unis fin juin soit presque trois mois après les premiers symptômes de polyarthrite. J’en profite pour faire le scanner des sinus en même temps (j’avais pas pris le temps de le faire vu le peu d’enthousiasme de l’ORL). Le scanner des sinus est normal… presque trop : les polypes ont disparus. Par contre le scanner des poumons est caractéristique : de superbes ganglions au niveau du médiastin confirment la suspicion de sarcoïdose. Je suis très soulagé, enfin on a trouvé ce que j’ai, le truc est sous contrôle puisque le traitement de corticoïdes est efficace, ça peut expliquer mes problèmes ORL passés et surtout c’est bénin dans l’immense majorité des cas. Je pars aux Etats-Unis rassuré avec juste une petite inquiétude : la version anglaise de wikipedia mentionne dans les symptômes possibles une baisse des défenses immunitaires et avec mon traitement de corticoïdes (10 mg par jour à ce moment là) en cas de rencontre avec la grippe H1N1 qui a particulièrement touché l’état où je me rends, je serais probablement dans les personnes à risque. J’ai même envisagé d’invoquer le droit de réserve pour ne pas partir mais le voyage s’annonce vraiment intéressant et j’aime vraiment ce boulot alors je rationalise que les risques sont faibles et que je ferai attention ! Quand on voit le résultat j’aurais peut-être dû m’abstenir… mais je ne pouvais pas deviner et c’est pour un prochain post.

 

La suite ici: Les choses se compliquent

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 17:07

Le premier symptôme a été une fatigue chronique anormale. Il est difficile de dire quand exactement ça a commencé mais probablement il y a plus de 3 ans. Cette fatigue latente devenait critique lors d’épisodes infectieux ou viraux : angine, grippe, rhume, gastro-entérite. La période de récupération était anormalement longue (une a deux semaines !) et la fatigue pendant ce moment très intense (vraiment ko). J’ai même été obligé de changer de médecin traitant car il refusait de prolonger un arrêt de travail alors que je n’étais vraiment pas en état de travailler. Les médecins successifs ont fait diverses analyses de sang (pas moins de 9 sur 3 ans) sans déceler aucune anomalie. Les petits problèmes supposés infectieux ou viraux se sont finalement concentrés sur la zone ORL et ont augmenté de fréquence : rhino-pharyngite, amygdalite, angine puis sinusite récidivante et enfin otite interne récidivante se succédaient environ toutes les 6-8 semaines avec à peu près toujours le même schéma : fièvre pendant 2 à 4 jours  (en général dans les 39°C) mais pas toujours (en particulier pas dans le cas des amygdalites ni des otites), très grosse fatigue persistante au delà de la période normale de récupération de ce type de problème (une grosse semaine, voire 2). Cela a duré plus de 2 ans et demi ! Certains problèmes ont été traités avec des corticoïdes, en particulier les sinusites et otites internes sur lesquelles les antibiotiques n’avaient aucun effet (et pour cause !) - les corticoïdes par contre semblaient efficaces.

 

 

Un ORL a été consulté et a conclu à une faiblesse des défenses immunitaires associé à une exposition plus importante que la normale aux petits virus et bactéries du fait que ma fille aille à la crèche !!! Il n’a rien conclu non plus de l’obstruction nasale pourtant assez marquée et suffisante pour rendre l’endoscopie nasale très douloureuse. Il a quand même fini par demander un scanner des sinus qui a montré des polypes mais n’en a rien conclu de plus : prescription de solacy (souffre en vente libre) pour renforcer les défenses immunitaires, en clair : désolé mon brave monsieur, je ne peux rien pour vous !!!

 

 

J’ai eu aussi à ce moment un premier épisode de symptômes dermatologique : de petites tâches (1-3 millimètres) violettes sur les jambes. Je les aient montré à mon généraliste qui n’a pas sur dire ce que c’était et m’a envoyé chez un dermato mais le temps que j’ai le rendez-vous (ce n’était pas ma priorité et je ne pensais pas que c’était important) ça a disparu et j’ai annulé le rendez-vous. J’ai aussi signalé des crampes anormales (après 2 minutes de marche) mais il a évoqué des problèmes circulatoires liés au manque d’exercice… Il est vrai que vu mon état général de fatigue, la pratique du sport était tout simplement impossible mais tout de même des crampes au bout de 2 minutes de marche ce n’est pas tout à fait normal !

 

 

Le deuxième généraliste voyant mon niveau de fatigue très important et que ça commençait à avoir une influence sur mon moral a fini par m’envoyer chez un psychiatre. Moi je n’étais pas contre, j’y suis donc allé de bonne grâce. J’ai commencé aussi à avoir à ce moment des symptômes nerveux : spasmophilie, syndrome des jambes sans repos pendant le sommeil.

 

 

Le psychiatre a fait un bilan et conclu à une petite dépression. Une tentative de traitement par antidépresseur a eu l’effet complètement inverse : grosse dépression, perte d’appétit totale… On a arrêté d’un commun accord au bout d’une semaine et c’est revenu très vite comme avant. Par contre on a continué le travail psychologique… et identifié effectivement un problème sur le travail. J’étais à l’époque chef de projet dans une société de service en informatique dans une équipe chroniquement en sous-effectif, à gérer plusieurs projets en même temps, sur des technologies pas maîtrisées par ma boite,  avec des clients pas faciles et des déplacements fréquents et qui me fatiguaient. Avec les absences régulières liées aux problèmes ORL chroniques, le bébé à la maison et la fatigue latente (dû à la sarcoïdose) ça a fini par engendrer une dépression réactive – en clair j’étais épuisé. Comme j’étais vraiment très fatigué et qu’il était difficile de justifier les prolongations d’arrêt de travail sur de simples problèmes viraux ou bactériens, il m’est arrivé de poser des congés ou des RTT pour récupérer mais ces expédients ne font qu’un temps. Le psychiatre a fini par me prescrire un arrêt de travail de quelques semaines qui a permis d’améliorer ma santé mentale et de récupérer au niveau fatigue mais les problèmes ORL ne se sont pas arrêtés pour autant… J’ai commencé à chercher un autre boulot activement et j’ai pris un congé pour création d’entreprise à mis temps dans le but de monter un site web dont l’idée me trottait dans la tête depuis 2 ans mais que je n’avais jamais le temps / énergie de faire en plus du boulot.

 

 

A ce moment-là (on en était aux sinusites et otites) ma fille avait fini de faire ses propres défenses immunitaires et n’était quasiment plus malade (un petit rhume de temps en temps), moi par contre, je continuais à enchaîner les problèmes ORL.

 

 

J’ai à nouveau changé de médecin traitant car le deuxième refusait le diagnostique du psychiatre d’une dépression réactive à un problème physiologique - c’est pourtant lui qui m’avait envoyé chez lui. Le troisième médecin traitant a refais des analyses (transaminases un peu élevées mais rien de grave), une radio des poumons (rien à signaler), m’a renvoyé chez l’ORL (toujours abonné au solacy !). J’ai signalé d’autres problèmes : douleur à l’hypocondre droit (l’emplacement du foie), douleur sous les aisselles, syndrome des jambes sans repos. On a fait une échographie de l’abdomen montrant un foie brillant mais pas gros (sans que personne n’en déduise quoi que ce soit) et une palpation des aisselles ne montrait pas de ganglions anormaux. Et toujours aucun diagnostique à part une succession de problèmes viraux et infectieux… Sauf qu’à ce niveau là ça devrait quand même poser des questions.

 

 

J’ai fini par trouver un nouveau boulot me convenant bien mieux dans une autre ville avec une meilleure qualité de vie. Déménagement, suppression du risque viral / infectieux supposé être lié à ma fille puisqu’elle était gardée à la maison. Moins de stress au boulot qui se passe très bien. Les douleurs à l’oreille interne persistent de manière endémique et décroissante mais c’est supportable et à part un petit virus avec de la fièvre que les collègues de boulot m’avaient gentiment fait partager et dont j’ai réussi à me débarrasser sans problème (pas de fatigue pendant une semaine comme avant), tout semblait aller mieux… La période d’essai terminé on commençait à chercher une maison à acheter (les prix de l’immobilier dans les villes moyennes de province ça change tout !). Bref tout allait bien et le problème semblait réglé… Il ne l’était pas mais la suite c’est pour un prochain post.

 

La suite ici: Comment la sarcoïdose a finalement pu être diagnostiquée

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 03:19

La sarcoïdose pouvant toucher tous les organes, il est difficile de faire la part des choses entre des troubles liés à la maladie, d'autres qui n'ont rien à voir… et les effets secondaires nombreux et importants du traitement par corticoïdes, voire les infections / virus opportunistes. J’ai donc essayé de classer mes symptômes en fonction du degré de certitude du fait d’être lié ou non à la sarcoïdose.

 


Les symptômes confirmés officiellement :


  • Fatigue très intense
  • Douleurs articulaires (polyarthrite) migrantes apparues d’abord sur les chevilles puis les genoux puis les poignets toujours de façon symétrique et enfin un peu partout (doigts, orteils, pied, dos, épaule, coude…) mais de façon volatile et moins intense (avec traitement par corticoïdes). Anti-inflammatoires très efficaces (non stéroïdiens et corticoïdes) mais retour des douleurs si arrêt rapide du traitement.
  • Ganglions an niveau du médiastin (espace entre les poumons - détectés par scanner)
  • Ganglions au niveau de la clavicule contenant des granulomes (détectés par biopsie)
  • Présence anormale de globules blanc dans les poumons (détectés par fibroscopie).
  • Enzyme de conversion à l’angiotensine très légèrement supérieure à la normale (analyse de sang).


Les symptômes considérés comme probables :


  • Migraines intenses non soulagées par paracétamol dont la fréquence et l’intensité varie en fonction du traitement par corticoïdes
  • Acouphène (sifflement dans les oreilles)
  • Trouble de l’humeur : dépression
  • Confusions passagères
  • Aboulie passagère
  • Eruption cutanée au niveau du front, du dos, de l’aine : petits boutons rouges en relief. Disparaissent ou diminuent par application de froid, sensible au traitement par corticoïdes.
  • Dysfonctionnement léger du foie (anomalie légère des enzimes) / douleur peu intense mais permanente à l’hypocondre droit.
  • Rash du visage (le visage devient brusquement tout rouge comme dans le cas de coups de soleil et ça persiste quelques minutes/heures)
  • Douleurs aux aisselles comme peuvent en faire des brûlures d’abrasion
  • Obstruction du nez, légèrement douloureux
  • Otites internes à répétition ne réagissant pas aux antibiotiques mais réagissant aux corticoïdes
  • Sinusites à répétition associées à des polypes dans les sinus disparaissant après traitement par corticoïdes
  • Petites tâches violettes sur les jambes
  • Forte sensibilité à la chaleur et au soleil : sensation de malaise en particulier quand la température dépasse 24 °C.
  • Apparition d’une masse de plusieurs centimètres de diamètre juste sous la cicatrice de la biopsie du ganglion : cette masse a persistée plusieurs semaine avec des variations de taille importante en fonction de la chaleur (possibilité de faire varier sa taille quasi à volonté avec un flux d’eau chaude / froide). Disparaît progressivement avec le traitement de corticoïdes.
  • Démangeaisons cutanées, douleurs cutanées ponctuelles comme des piqûres d’aiguille.


Autres symptômes non confirmés / non discutés avec les médecins :


  • Baisse des défenses immunitaires / problèmes ORL récurrents (rhino-pharyngites, angines, amygdalites…)
  • Fatigue anormale suite à des problèmes infectieux / viraux
  • Spasmophilie, syndrome des jambes sans repos, douleur dans les jambes surtout derrière les genoux qui ne sont pas d’origine circulatoire (les massages sont inefficaces) ni articulaire, surtout pendant la nuit.
  • Perte d’équilibre (peu fréquent), maladresse, troubles d'évaluation des notions de distance et de perspective
  • Conjonctivite, sécrétions d’humeur blanche au niveau des yeux, parfois très fortement irritant.
  • Malaises, surtout à l’effort sans perte de connaissance
  • Crampes anormales (au bout de 2 minutes de marche), voire exceptionnellement au milieu de la nuit
  • Insomnies, trouble de l’humeur
  • Douleur de faible intensité mais permanente au niveau du nez, avec parfois écoulement dans l'arrière-gorge
  • Polyurie ponctuelle, urine transparentes

 

Symptômes probablement liés aux effets secondaires du traitement :


  • Tachycardie
  • Trouble de l’humeur : irritabilité, fébrilité, surexcitation passagère
  • Reflux gastrique
  • Faim, prise de poids
  • Insomnies impliquant fatigue
  • Sensation anormale pour lever la tête, sensation de raideur (mais pas pour les autres mouvements du cou), probablement lié à une masse graisseuse au niveau du coup
  • Fragilisation de la peau
  • Augmentation de la pilosité
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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 19:18

La sarcoïdose est une maladie rare (orpheline) qui touche environ une personne sur 10 000 par an. A l’échelle de la France ça fait donc environ 6 000 victimes – pas si négligeable que ça ! A l’échelle d’un médecin généraliste qui verra beaucoup moins de 10 000 patients dans sa carrière, la probabilité de voir un patient atteint de cette maladie est par contre assez faible. Le problème c’est aussi que le cerveau humain a toujours tendance à minimiser la possibilité des événements rare, voire à complètement nier le fait qu’ils puissent se produire (voir la crise financière actuelle, ou la réaction de bon nombre de joueurs de backgammon lorsque qu’un jet de dés improbable se produit à leur désavantage) ! Il s’ensuit un problème de diagnostic sur cette maladie comme nous le verrons sur mon cas personnel.

 

C’est une maladie inflammatoire c’est à dire que c’est une réaction du système immunitaire. Actuellement la cause de cette réaction n’est pas bien connue même si des facteurs génétiques et/ou environnementaux sont suspectés. Il ne s’agit pas d’une maladie auto-immune car les défenses immunitaires ne s’en prennent pas à ses propres cellules mais forment des amas appelés granulomes qui perturbent le fonctionnement des organes dans lesquels ils se trouvent. Cette maladie peut toucher tous les organes même si les cas les plus fréquents sont les poumons et les articulations. Cette maladie est dans la plupart des cas bénigne et guérit sans traitement. Pour les cas plus compliqués, elle se soigne en général assez bien avec des corticoïdes mais elle est mortelle dans quelques rares cas (moins de 5 %) d’atteintes pulmonaires, cardiaques ou neurologiques graves.

 

Pour plus d’information le mieux que j’ai trouvé c’est la brochure de l’orpha et Sarcoïdose Infos (en collaboration avec le professeur Valeyre) : http://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Sarcoidose-FRfrPub735.pdf

  

Pour ceux qui sont touchés par la maladie et leurs proches :

 

L’association Sarcoïdose Infos permet d’obtenir pas mal d’informations et de soutien. Un forum permet aussi de dialoguer avec d’autres malades : http://www.sarcoidose-infos.com/

   

Le site de RISMS même s’il ne semble plus mis à jour permet d’obtenir une liste de médecins spécialisés ce qui est très important vu le peu de connaissance qu’on les médecins généralistes de cette maladie rare : http://risms.medicalistes.org/joomla/index.php?option=com_content&task=view&id=329&Itemid=126

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