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17 décembre 2020 4 17 /12 /décembre /2020 22:25

Je suis convaincu depuis longtemps que gouverner est difficile et que nous devons être indulgent avec nos dirigeants. Cela n’empêche pas d’avoir un regard critique sur les décisions prises au sommet de l’état. En l’occurence je suis depuis le début de cette crise sanitaire en désaccord avec le gouvernement.

 

J’avais déjà exprimé en mars que la stratégie de simple ralentissement de l’épidémie n’était pas adaptée et que c’est une stratégie de suppression qu’il fallait et qu’il faut encore poursuivre. Malheureusement ce n’est toujours pas l’optique du gouvernement. Au niveau du conseil scientifique, il semblerait qu’il y ai une évolution récente et que les avis soient partagés car l’option du suppression est mentionnée dans le rapport du 28 octobre (page 20) en parallèle avec l’objectif de 5 000 contamination par jour. Visiblement le gouvernement n’a pas retenu la stratégie de suppression car il a mis en œuvre des allègements des restrictions sans attendre d’avoir un niveau de contamination faible.

 

Voici les bases de mon raisonnement.

1/ Le phénomène épidémique est un phénomène exponentiel. Le nombre de reproduction de base (R0) donne la dynamique de l’épidémie. Tant que ce nombre est supérieur à 1, l’épidémie est hors de contrôle et le nombre de victime augmente et augmente de plus en plus rapidement au fur et à mesure que le temps passe. La vitesse d’augmentation dépend aussi du nombre de personne malade : plus il y a de personnes malade et plus le nombre de malade augmente vite. C’est visiblement quelque choses que la majorité de la population a du mal à comprendre. Quoi qu’il arrive, il faut que ce nombre soit inférieur à 1 et le reste à long terme et de façon stable sinon tôt ou tard la situation échappe à tout contrôle.

2/ La stratégie de stop and go ou l’on alterne périodes de restrictions strictes avec un R0 inférieur à 1 et période avec un R0 supérieur à 1 est plus délétère pour l’économie qu’un régime continue avec des restrictions à un niveau moyen et s’avère aujourd’hui très coûteuse en terme de vie humaine.

3/ Il ne faut pas attendre de miracle de la vaccination : De nombreuses personnes vont refuser de se faire vacciner pour des raisons idéologiques. D’autres vont attendre pour se faire vacciner que l’on ait plus de recul sur l’innocuité des vaccins. L’approvisionnement va être progressif, il faudra plusieurs trimestres voir années pour atteindre un niveau de vaccination suffisant. Enfin le vaccin n’est pas efficace à 100 %, surtout chez les personnes à risque dont l’immunité est moins bonne (on a le même problème avec les vaccins contre la grippe).

4/ Tant qu’à avoir des restrictions assez forte pour remmener le R0 en dessous de 1, autant le faire à partir d’un niveau de contamination très bas. Il faut donc attendre que le niveau de contamination soit à 0 ou proche de 0 pour relâcher les restrictions.

 

Donc pour moi l’objectif de 5 000 contaminations par jour n’a pas de sens. L’objectif devrait être de moins de 10 contaminations par jour et de rester à ce niveau.

 

Lorsque j’en parle autour de moi – et j’en parle depuis le mois de mars – j’ai toujours des réactions virulentes, doctrinales, idéologiques, presque religieuses. En général, on ne me laisse pas argumenter et mon opinion est tout de suite rejetée comme utopique selon deux arguments :

- Il n’est pas possible d’éradiquer le COVID-19. Opinion propagée par de nombreux « experts » présents sur les plateaux télé.

- Le coût économique est trop élevé.

 

La première opinion est tout bonnement fausse : plusieurs pays ont réussi à supprimer le virus c’est à dire ne plus avoir aucune contamination ou presque aucune contamination pendant une longue période : La Chine bien sûr mais aussi Taiwan, la Nouvelle Zélande, l’Australie, la Corée du Sud, le Vietnam, l’Islande.

La suppression du virus est certes difficile et elle est difficile à maintenir sur le long terme mais ce n’est pas impossible. Les états non démocratiques comme le Vietnam et la Chine sont mieux placés que nous, mais les réussites de Taiwan, de la Corée du sud, de l’Australie et de la Nouvelle Zélande montrent que cela est également possible dans des démocraties, y compris dans des pays de culture occidentale. C’est également plus facile pour les pays insulaires qui contrôlent plus facilement leurs frontières, et de ce point de vu la Corée du Sud peut être considérée comme une île compte tenu de la fermeture de sa frontière avec la Corée du Nord, mais ce n’est pas non plus une condition nécessaire puisque le Vietnam et la Chine qui ne sont pas insulaires ont réussi à effectuer cette suppression. Je ne vois aucune raison pour laquelle nous ne pourrions arriver au même résultat si nous le décidons et nous en donnons les moyens. Pour moi l’obstacle prépondérant qui nous empêche de supprimer le virus en France (et plus généralement en Europe et dans le monde) est la croyance dans le fait que ce ne soit pas faisable.

 

En ce qui concerne le coût économique, c’est une erreur d’appréciation lié à une méconnaissance du fonctionnement de l’économie. D’un point de vu économique, il vaut mieux des restrictions plus strictes mais temporaires qu’une incertitude perdurant plus longtemps. Il y a là le décalage classique entre les acteurs de l’économie et en particulier lescadres et dirigeants d’entreprise qui ont une vision de court terme et focalisé sur les intérêts de leur entreprise et les économistes qui eux ont une vision plus globale et savent prendre en compte les externalités négatives (le coût imposé à d’autres acteurs par le fait pour un restaurant de rester ouvert par exemple). Le consensus chez les économiste est absolu: tous sont d’accord pour dire que d’un point de vu économique, il vaut mieux maintenir des restrictions plus forte pendant plus longtemps pour minimiser les risques de résurgence plutôt que de rouvrir les commerces dans le but de favoriser l’économie : https://www.igmchicago.org/surveys/policy-for-the-covid-19-crisis/. Cela se vérifie dans les faits : les performances économiques récente de la Chine et de Taiwan montrent bien que la stratégie de suppression est beaucoup moins coûteuse d’un point de vue économique.

 

Les enjeux sont importants rappelons-en juste quelques-un pour mémoire :

- La première vague a fait environ 30 000 morts. Pour la deuxième nous en sommes déjà à plus de 25 000. La vie de plusieurs dizaine de milliers de personnes est en jeu.

- La surcharge de travail dans les hôpitaux n’est pas tenable à moyen et long terme. Les hôpitaux étaient déjà à la limite de la rupture avant l’épidémie. Il n’est pas possible d’augmenter substantiellement les capacité rapidement (il faut le temps de former les personnel, de construire des infrastructures). Les personnels soignants ne tiendront pas longtemps avec une telle surcharge et on ne pourra pas éternellement réduire le reste de l’activité hospitalière.

- Les personnes à risques représentent plus de 20 % de la population et leur vie et celle de leurs proches sont impactéesdurement : Par exemple je ne peux plus voir ma fille les week-end depuis le début du confinement puisqu’elle va au collège la semaine (je ne la voie que la deuxième semaine des vacances pour minimiser les risques). De même, elle a une condisciple qui ne peut plus aller au collège car elle vit avec une personne à risque. De nombreuses personnes à risque travaillent et sont donc actuellement confrontées au choix entre continuer à travailler en prenant un risque vital pour eux et interrompre leur activité – je pense en particulier aux enseignants. De nombreuses personnes à risques vivent avec des personnes qui sont contraintes de continuer à travailler dans des environnements à risque.

- Le coût économique est énorme et continuera à augmenter tant que l’épidémie est en cours.

Alors concrètement que devrait faire le gouvernement ?

Les principaux modes de contamination sont maintenant connus et documentés et c’est là qu’il faut agir en priorité :

1/ Maintenir le boites de nuit et les salles de sport fermées. Ce sont des lieux de contamination forts. Pour les salles de sport, il y a d’autres possibilité pour faire du sport : en extérieur, chez soi, chez les kinés pour les personnes malades…

2/ Laisser les musées et bibliothèque fermées. Ces activités ne sont pas indispensable et ne risquent pas de faire faillite.

3/ Pour salles de spectacle et les cinémas, dans un premier temps les laisser fermer puis les rouvrir avec obligation du port du masque y compris une fois installé à sa place. Réduire la capacité pour maintenir une distance de 2 mètres ce qui est la norme internationale. Je ne sais pas pourquoi en France nous utilisons une distance moindre de 1 mètre. Est-ce que le Français postillonne moins ? Les exploitants vont certainement dire que ce ne sera plus rentable et ici il faut expliquer que c’est à eux à s’adapter en particulier en jouant sur les prix : il faut qu’ils augmentent leurs prix pour compenser, ce qui devrait réduire également la demande. Au final, les clients iront moins souvent au spectacle et payeront plus cher chaque spectacle pour un dépense globale à peu près identique. Il faut aussi interdire les spectacles non assis où le contrôle des distances de sécurité est impossible et non naturelle – il faudra patienter pour pouvoir pogoter à nouveau.

4/ Pour les bars et les restaurants, dans un premier temps les maintenir fermer puis réouverture avec une capacité d’accueil réduite pour respecter les distances de sécurité de 2 mètres. La réouverture devra être conditionnée à une inspection vérifiant que ces distances sont respectées et vérifiant les systèmes de ventilation (un risque supplémentaire avéré lorsqu’il y a recirculation d’air). Le risque dans ces lieux est plus important puisqu’ils sont clos et qu’on l’on ne peut pas garder le masque. Là encore, le message du gouvernement devrait être d’inciter les restaurateurs à augmenter leurs tarifs pour s’adapter à leur baisse de capacité ce qui diminuera la demande. Il faut également imposer les port du masque lorsque l’on n’est pas en train de manger ou de boire y compris lorsqu’on reste assis à sa place. Des contrôles devraient également être effectués après la réouverture avec mise en examen pour mise en danger d’autrui si le restaurateur n’a pas respecté son nouveau plan d’implantation.

5/ Maintenir l’obligation de télétravail lorsque c’est possible avec une communication forte du gouvernement vis à vis des dirigeants d’entreprise : il y aura des contrôles et les dirigeants et cadres n’ayant pas mis en place du télétravail pour des employés pour lesquels c’était possible seront personnellement mis en examens pour mise en danger d’autrui.

6/ L’interdiction des fêtes et des rassemblements publics et privés y compris dans les lieux d’habitation. Visiblement la difficulté légale est de savoir comment faire respecter cette interdiction puisque l’intervention des forces de l’ordre nécessite l’intervention d’un juge. Pour moi, cela n’est pas insurmontable, la police intervient déjà très fréquemment pour mettre fin à des fêtes dans le cadre de la problématique des tapages nocturne. Il est donc tout à fait possible pour les forces de l’ordre de constater le non respect de la règle et de mettre des amendes dissuasives pour le propriétaire des lieux – voire là encore utiliser la mise en examen pour mise en danger d’autrui en particulier en cas de récidive. Cette mesure sera forcément impopulaire. Il faut bien insister sur son caractère temporaire : les fêtes pourront reprendre une fois le virus supprimé comme c’est le cas à Taiwan ou en Chine. Il faut aussi responsabiliser les gens et mettre en perspective : êtes-vous réellement prêt à tuer pour continuer à faire la fête ? Cela n’empêchera pas les réunions privées calmes en petit comité, mais si au moins on peut réduire les fêtes bruyantes, alcoolisées avec de nombreux convives qui sont aussi les lieux avec les plus forts risques de contamination, cela sera déjà un grand progrès.

7/ Adapter les règles en fonction de la localisation et mettre des barrières étanches avec tests et quarantaine stricte (comme à Taiwan) entre les zones où le virus circule et les zones où il ne circule pas. Cela vaut aussi bien au niveau mondial que national, que régional ou local. Ici le paramètre à prendre en compte n’est pas politique ou administratif mais bien de savoir si le virus circule dans une zone ou non. Par exemple, il n’est pas nécessaire de mettre en place des restriction pour les voyageurs Chinois en provenance de Chine ou pour les Néo-Zélandais vu que le virus est supprimé chez eux. Par contre il pourra être utile de mettre en place des restrictions temporaires entre différentes régions de France une fois le virus supprimé dans certaines régions pour diminuer les restrictions dans ces zones. Au niveau local, il me semble que le concept pertinent est celui de bassin d’emploi, zones géographiques que l’insee a définit précisément et qui donc pourraient être utilisées rapidement.

8/ Mobiliser les ressources de l’état : L’état doit faire face à de nouveaux besoins :

- pour tester, tracer, isoler

- pour contrôler le respect des gestes barrières dans les lieux publiques

- pour faire respecter l’interdiction des rassemblements privés

- pour faire respecter les quarantaines strictes aux frontières (quelles soient internes ou externes)

- pour mieux informer la population

- pour mieux contrôler les lieux de travail et le respect du télétravail

L’état et les collectivités locales doivent mobiliser leurs agents sur ces missions prioritaires, quitte à mettre en suspens d’autres activités moins urgentes. Je n’ai pas l’impression que ce soit le cas actuellement. On peut imaginer par exemple que les personnels des musés et médiathèques participent à ces missions tant que leurs établissement restent fermés. Si nécessaire, l’état et les collectivités locales devraient embaucher temporairement du personnel supplémentaire – il est préférable de payer des personnes à luter contre la pandémie plutôt qu’à ne rien faire au chômage partiel. On pourrait aussi assermenter temporairement plus de personnel pour leur permettre des dresser des contraventions lors des contrôles.

9/ Améliorer l’information et en particulier affiner la granularité géographique de l’information. La population sera plus motivée pour lutter contre le covid-19 s’il dispose d’une information locale. Cela permettra aussi d’organiser des campagne locale de lutte contre le COVID 19 avec comme espoir pour la population un allègement local des restrictions. L’échelle doit être ici celle de la commune. Il suffit de recueillir l’information du code postal du lieu de résidence au moment des tests et de diffuser ces données avec un temps de diffusion rapide. Cela permettrait également de responsabiliser les élus locaux et de les impliquer dans des initiatives locales. La diffusion d’information locale a été un des paramètre très important dans la lute contre l’épidémie en Corée du Sud.

10/ Pour améliorer l’isolement strict des personnes testées positives et des personnes en quarantaine en provenance de zone à risque, proposer une indemnisation financière pour ceux qui acceptent de s’isoler de façon stricte et contrôléedans des lieux dédiés. Effectuer des contrôles d’isolement fréquents pour les autres avec mise en examen pour mise en danger d’autrui en cas de non respect. Communiquer intensément sur les contrôles et les sanctions et communiquer sur le fait que l’immense majorité des personnes respectent l’isolement.

11/ Mettre en place des tests systématiques périodiques dans les lieux à risque qui ne peuvent être fermés. Je pense en particulier aux écoles ou aux université lorsqu’elles rouvriront. Les tests antigénique même s’il ne sont pas très fiables peuvent être utilisés, avec un test pcr en deuxième test pour confirmer lorsque le test antigénique est positif.

12/ Pour les offices religieux, il est possible de les autoriser à nouveau avec le respect strict des règles de distanciation mais il faut interdire de chanter : cela représente un risque supplémentaire avéré.

 

Ces contraintes sont pénibles mais il faut bien comprendre qu’il est préférable d’avoir ces contraintes plus strictes pendant une courte période plutôt que d’avoir des contraintes moins strictes pendant plusieurs années.

Qu’en est-il du coût de toutes ces mesures ?

Là encore, les peurs actuelles sur le coût financier de la lutte contre le COVID-19 sont généralement liées à une méconnaissance du fonctionnement de l’économie. La première remarque est qu’il est plus rentable de mettre des moyens important pour supprimer le virus et qu’ensuite l’économie puisse redémarrer et fonctionner à plein régime plutôt que de moins dépenser maintenant mais que la crise sanitaire dure plus longtemps avec une économie déprimée pendant plusieurs années (je ne crois pas que nous soyons débarrassé du virus avant au moins 2 ans).

Ensuite, il faut savoir prendre du recul. L’argent n’est qu’un moyen de répartir les richesses produites collectivement. Actuellement puisque certaines parties de l’économie sont à l’arrêt, ceux dont les revenus ne sont pas impactés ont réduit leurs dépenses : typiquement, le cadre en télétravail ne va plus déjeuner au restaurant et se trouve donc avec une épargne forcée car son repas lui coûte alors moins cher. Cela se retrouve dans les statistiques : l’épargne a augmenté depuis le début de l’épidémie. Cette épargne a pour contrepartie une augmentation de la dette de l’état car l’investissement privé ne va pas augmenter avec l’incertitude actuel. Actuellement on a donc des épargnant forcé qui prêtent à l’état qui indemnise ceux impactés par le COVID-19. Moi je préfèrerai que l’état augmentent temporairement les impôts de ceux non impactés dans leurs revenus (j’en fait parti) et dépense cette argent pour des activités de lutte active contre le virus en embauchant les travailleurs qui ne peuvent poursuivre leurs activités habituelles. A titre personnel je préfèrerai pouvoir dépenser mon argent pour lutter efficacement contre le covid-19 plutôt que pour sortir dans des bar-restaurant ou aller au spectacle.

 

Enfin, au niveau économique, il ne faut pas négliger les ajustements naturels de l’économie :

- Les prix doivent évoluer pour refléter les changements d’environnement : j’ai déjà parlé des prix dans les restaurants et les salles de spectacle mais je pense que les loyers de ces lieux doivent aussi évoluer, à la baisse, cette fois-ci. Les propriétaires fonciers doivent aussi prendre en charge une partie du coût de l’épidémie. Les restaurateurs ont une réelle capacité de négociation : s’ils font faillite le propriétaire aura du mal à trouver un autre locataire dans le contexte actuel.

- Il est probable que de nombreuses entreprises vont se retrouver en cessation de payement et déposent leur bilan mais cela ne veut pas dire qu’elles vont disparaître. Leurs créancier n’y ont pas intérêt si elles étaient rentable avant le covid-19 et si donc elle ont la potentiel de le redevenir après le covid-19. La encore, il y a une marge de négociation : interruption momentané de payement, allongement de la dette, renégociation des crédits seront probablement courants dans les mois qui viennent. Par contre les tribunaux de commerce vont être bien chargés. Là aussi, il serait peut-être bon d’anticiper d’y consacrer des ressources supplémentaires.

- Si certains secteurs sont sinistrés et risquent de le rester pendant assez longtemps (tourisme, transport aérien, aéronautique), d’autres besoins ont augmentés : livraisons à domicile pour les personnes à risques par exemple. Il est donc important de faire preuve de souplesse et d’adaptabilité en particulier au niveau de l’emploi.

- L’emploi et l’activité économiques ne sont pas des buts en soi. Ce ne sont que des moyens pour améliorer le bien-être de la population. En ce moment la priorité doit être donné à la lutte contre l’épidémie.

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