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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 12:14

 

On pourrait croire que la délivrance des médicaments à l'hôpital est un domaine d'excellence. On pourrait penser que c'est vraiment un des points sur lequel les objectifs de qualité et les procédures sont les plus stricts dans un hôpital, voire LE plus strict juste après les règles d'asepsie pour les soins et les interventions chirurgicales.

 

Dans les faits, la réalité est beaucoup moins rigoureuse.

 

Lors de ma dernière hospitalisation, un beau panneau tout neuf m'informais que je devais remettre au personnel soignant tous les médicaments que j'avais sur moi au moment de la visite d'entrée. Ce panneau expliquait le pourquoi de la chose : il permet de prévenir que le patient ne prenne volontairement ou involontairement des médicaments incompatibles avec ceux prescrits par l'équipe soignante. Je l'ai découvert après deux jours d'hospitalisation dans un moment de désœuvrement et bien entendu, personne ne m'avait demandé de donner mon stock de médicaments...

 

Au contraire, on m'avait bien demandé si j'avais ce dont j'avais besoin et on m'encourageait à prendre mes médicaments tout seul comme un grand en puisant dans mon stock. Et dans les jours qui ont suivi, ça a été le plus grand flou : certains médicaments m'étaient fournis alors qu'on me faisait confiance pour prendre le reste tout seul. Et cela a varié en fonction du temps, ce n'est pas toujours les mêmes que l'on me donnait... C'est donc moi qui m'adaptais et complétais ce qu'on ne m'avais pas fourni mais le personnel ne vérifiait pas systématiquement et une fois j'ai bien failli oublier de prendre mes corticoïdes car je ne sais plus pour quelle raison le petit-déjeuner avait été perturbé. Mes troubles cognitifs ne sont pas trop importants et ne concernent pas la mémoire donc ce n'était pas grave mais je n'ose imaginer ce qui peut se produire avec une personne un peu perturbée ayant des troubles de mémoire et se mélangeant un peu les pinceaux dans toutes ses prescriptions. Si on ajoute en plus le fait qu'à l'hôpital les médicaments ne sont pas forcements exactement les mêmes qu'à la maison – enfin c'est la même molécule mais pas forcément le même laboratoire ou la même forme – ça me semble vraiment dangereux comme principe et il y a un risque non négligeable que certains médicaments soient oubliés ou pris deux fois. On me dira que c'est parce que l'équipe soignante savait qu'elle pouvait me faire confiance. Je ne pense pas que ce soit justifié, j'ai des troubles cognitifs avérés, ils peuvent s’aggraver ou changer de forme brutalement et se mettre à toucher la mémoire d'un coup alors qu'elle était épargnée jusqu'à présent et cela sans que je m'en rende compte. Et ce n'est pas spécifique à mon cas, l'état d'une personne âgée peut s’aggraver brutalement sans qu'on s'en rende compte tout de suite, surtout lorsqu'elle est dans un environnement non familier. De même, de nombreux médicaments peuvent avoir des effets secondaires psychotropes qui ne seront pas détectés immédiatement et peuvent conduire le patient à se tromper dans la prise de ses médicaments.

 

C'est pareil pour les analgésiques, il n'y avait pas de délivrance systématique. En gros il faut demander sinon ils n'y pensent pas. Du coup si on l'oublie, c'est la douleur qui va nous le rappeler mais le temps qu'on obtienne le cachet plus le temps qu'il fasse de l'effet on passe un sale moment. Alors que ça serait pas plus compliqué pour eux de les intégrer au minimum dans leur délivrance bi-quotidienne pour qu'on ait au moins cette dose minimum sans avoir à demander. Sans compter que ça diminuerait un peu leur charge de travail puisque ça réduirait un peu le nombre d'appel.

 

Et puis il y a le problème des prescriptions :

 

Enfin il y a le problème de la sortie en particulier pour les anti-douleurs. Lors de la fausse sortie, alors que j'avais des céphalées importantes, l'interne m'a fait une ordonnance d'analgésiques mais n'a pas demandé qu'on m'en donne immédiatement. Donc j'ai continué à avoir mal jusqu'à ce que soit finalement décidé que je restais hospitalisé, c'est à dire plusieurs heures. Si j'étais sorti, j'aurai continué à avoir mal jusqu'à ce que je trouve une pharmacie d'ouverte. Pareil lors de la vraie sortie : j'avais les douleurs liées au blood-patch et une belle prescription pour des anti-douleurs mais pas de stock de médicament et c'est ma sœur qui est allée me chercher du paracétamol à la pharmacie. Ils pourraient au moins s'assurer qu'on a suffisamment d'analgésiques pour les 12 heures suivantes, surtout quand on vient de loin.

 

Bref, tout ceci manque de rigueur et la mise en place d'une stratégie globale et appliquée plus scrupuleusement serait à mon avis nécessaire.

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