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15 août 2013 4 15 /08 /août /2013 17:29

 

Sur le coup de midi, c'est deux nouvelles externes qui débarquent. Visiblement c'est l'externe expérimentée qui va procéder à la ponction lombaire. Elle semble avoir l'habitude et montre à sa collègue moins expérimentée. Moi aussi j'ai l'habitude puisque c'est ma 4ème. Je la préviens donc qu'il y a deux chances sur 3 pour que je fasse un malaise et je me prépare rapidement : gant mouillé d'eau froide pour me passer sur le front en cas de malaise, musique calme dans le baladeur pour me détendre et me couper de leur dialogue technique. Par contre, erreur fatale, j'oublie d'aller aux toilettes avant de procéder. Il faut dire qu'elles me prennent de court, je ne savais pas quand c'était programmé (et elles non plus probablement) et je n'ai pas eu droit au traditionnel préavis sous forme de patch anesthésiant. J'ai quand même la présence d'esprit juste avant qu'elles ne commencent de leur rappeler qu'il faudra que je me couche sur le coté pour la mesure de pression. Grande stupeur : ah, bon ? Il faut mesurer la pression, vous êtes sûr ? Elle part vérifier, probablement auprès de l'interne et revient tout de suite en confirmant : on va mesurer la pression. Heureusement que je suis là pour leur rappeler ce qu'il faut faire !

 

La PL se passe bien, à part le fait qu'elle me fait redresser après la mesure de pression pour faire ses prélèvements (beaucoup de tubes, pour le coup). Je trouve ça moyen. La première fois (en neuro), j'étais resté couché tout du long ce qui est beaucoup plus confortable même si probablement moins pratique pour eux pour prendre leurs repères. Au moins si on fait un malaise, on est déjà couché, on n'a pas besoin de s'allonger en urgence avec une aiguille plantée dans la colonne vertébrale. Les deuxième et troisième fois, on m'avait fait coucher pour la mesure de pression après la ponction mais j'étais resté couché pour les prélèvements, ce qui là encore est plus confortable que devoir bouger avec l'aiguille planté dans le dos. Enfin je m'interroge sur la possibilité pour eux d'utiliser le liquide contenu dans le tube de mesure de pression (c'est une mesure par colonne d'eau pour les geeks qui traînent ici), plutôt que de prendre des prélèvements en plus de la mesure de pression.... Bref, ça se passe pas trop mal. Je ne fais pas de malaise, ce qui a l'air de la soulager et cela fais même moins mal que dans mon souvenir, même s'il demeure que ce n'est pas une partie de plaisir !

 

Sur ce, elles s’éclipsent me laissant avec les traditionnelles injections injonctions contradictoires post ponction lombaire :

  • Rester couché pendant deux heures sur le dos

  • Beaucoup boire

 

J'ai la présence d'esprit de lui demander au passage de fermer les volet et de me remplir la carafe (sinon personne n'y aurait pensé)... Mais elle part sans fermer la porte. Grrrr !

 

Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de boire en restant allongé sur le dos, ce n'est pas facile. La technique de base c'est de ne pas trop remplir le verre au départ... Mais la contradiction des deux injonctions ne vient pas vraiment de là, plutôt du fait que lorsqu'on boit beaucoup, il faut forcément éliminer ! D'où mon erreur fatale de ne pas avoir vidé ma vessie juste avant l'opération. J'ai donc essayé de tenir le plus possible mais au bout d'une heure et demi, impossible de tenir plus longtemps, je dois d'urgence aller aux toilettes. Là encore aucune anticipation de leur part et mauvais réflexe de la mienne : il aurait tout simplement fallu prévoir un urinoir pistolet pour me permettre de me soulager sans me lever. Mais personne n'y a pensé, pas même moi. Je ne me suis rappelé de l'existence de ces instruments si pratiques (du moins pour les hommes) que bien plus tard dans le séjour.

 

Bien entendu, un quart d'heure après la PL, c'est l'aide-soignant qui débarque avec le plateau-repas de midi. A croire qu'ils le font exprès, à tous les coups j'ai droit à ce gag. Cette fois-ci je ne suis pas très chaud pour le repas à la romaine (en position couché), et lorsqu'il me propose de me laisser le plateau quand même, me promettant ainsi le supplice de tantale pendant une bonne heure et demi, je me montre suffisamment réticent pour qu'il batte en retraite et promette de me le garder de coté pour plus tard. Au moins, il m'a refermé ma porte en partant, lui !

 

Donc petit résumé pour les médecins (et personnel soignant) qui pourraient traîner par là, les dix commandements de la PL :

  • Si possible à la PL en position allongée tu t’entraîneras, c'est beaucoup plus confortable pour le patient.

  • Au moins deux heures avant le repas tu procéderas.

  • Le patch anesthésique tu n'oublieras pas.

  • De faire vider la vessie du patient tu t'assureras.

  • Avant de piquer, de savoir si une mesure de pression tu dois faire, tu t'informeras.

  • Au patient d'écouter de la musique, tu proposeras.

  • Le moins de changement de position possible à ton patient tu demanderas.

  • Une carafe d'eau pleine au patient tu donneras.

  • Un urinoir pistolet au patient tu donneras.

  • La porte en partant tu fermeras.

Et comme une personne normalement constituée ne peut pas se souvenir spontanément d'une liste aussi longue, surtout, une check-list tu utiliseras, conformément aux recommandations de cet excellent ouvrage.

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