Découverte grâce à l’excellent microsillon du jour sur couleur 3 (disponible en podcast puisqu’ils n’émettent plus sur Lyon ), j’ai été séduit par le dernier album « Me and Armini ». Pourtant c’est pas vraiment un genre qui me plait habituellement et cette catégorie pléthorique et plutôt encombrée de gentille jeune femme avec une jolie voix me laisse d’habitude plutôt indifférent. Ici c’est comme avec Suzanne Vega, je devrais pas aimer sur le papier et pourtant je suis séduit, voire carrément accroché… Est-ce la qualité de songwriter, la diversité des morceaux qui évite l’ennuie que procure actuellement chez moi ce style de musique au bout de 3 morceaux, un petit plus dans les arrangements qui fait sortir cet album du lot ? Je ne sais pas mais ça fonctionne ! Accessible à toutes les oreilles pour le coup .
Depuis deux jours, ça va nettement moins bien. La fatigue intense est revenue, l’appétit est en berne malgré les corticoïdes, des symptômes inflammatoires sont réapparus au niveau ORL et j’ai une sorte de conjonctivite assez désagréable. C’est peut-être lié à une sorte de gros rhume-rhino-trachéite-machin-chose que ma fille a gentiment ramené de l’école et que ma femme a aussitôt adoptée. Rien de bien grave pour elles mais pour moi c’est pas le top ! J’ai également l’impression que le foie fait à nouveau des siennes : la perte d’appétit, des douleurs (peu intenses) au niveau de l’hypocondre droit, la fatigue surtout présente après les repas et accompagnée d’une sensation de dégoût pour la nourriture, tout cela semble cohérent. Il va peut-être falloir faire encore un peu plus attention à ce que je mange. Je revois mon généraliste demain, ça sera l’occasion de faire le bilan.
Ce qui est très pénible c’est de ne pas pouvoir prévoir l’évolution de la fatigue. Il est impossible de planifier une quelconque activité et il faut sans arrêt improviser en fonction de l’état de fatigue courant : repos + internet sur de brusques coups de pompes, organisation tout à coup d’un semblant d’activité quand ça va un peu mieux. Ces brusques variations (surtout dans le sens de la dégradation) sont difficiles à encaisser au niveau du moral.
J’ai aussi reçu l’appel de l’hôpital ce matin pour le bilan endocrinien. C’est programmé le lundi 12 et il est possible que ce soit sur 3 jours au lieu de deux .
http://www.ted.com/talks/barry_schwartz_on_the_paradox_of_choice.html
Tout simplement brillant!
La nourriture nécessite un soin particulier lorsqu’on est atteint de sarcoïdose, surtout lorsqu’un traitement par corticoïdes à haute dose est mis en place.
La sarcoïdose elle-même nécessite de faire attention aux excès de calcium et de vitamine D pour éviter l’hypercalcémie (en fonction des analyses de sang et/ou d’urine). Cela veut dire concrètement éviter ou limiter les aliments suivants :
Ces risques peuvent être complètement annulés par le traitement par corticoïdes qui peut au contraire provoquer une hypocalcémie et un risque d’ostéoporose. Dans ce cas – il faut qu’il soit confirmé par les analyses de sang et/ou d’urine – ces aliments peuvent être au contraire conseillés.
Pour les 20% de malades chez lesquels le foie est touché (ce qui semble être mon cas), il faut éviter tout ce qui fait mal au foie en particulier :
Enfin, le chaud ayant un effet amplificateur de l’inflammation, j’ai remarqué qu’il vaut mieux éviter les boissons chaudes.
Le traitement par corticoïdes implique lui beaucoup plus de contraintes pour éviter/limiter les effets secondaires connus. Concrètement :
Risque de diabète : Eviter le sucre et les produits sucrés (sucres rapides, les sucres lents sont autorisés)
Risque d’hypertension : Eviter le sel
Risque de tachycardie : Tout ce qui est excitant : Café, Thé, coca-cola…
Reflux gastrique : Jus de fruits, acidité, sauce tomate, chocolat.
Risque de prise de poids : Les corticoïdes provoquent une sensation de faim accrue et il est important de limiter la quantité d’aliment consommée et les quantités de graisse pour éviter la prise de poids. En cas de fringales subites, j’essaie de manger des fruits ou des crudités.
Enfin pour limiter la fonte musculaire il est important d’avoir un apport protéinique (viande, œufs, poissons) suffisant.
Quand on cumule les trois aspects, ça peut poser des problèmes au quotidien :
Le petit déjeuner est devenu problématique : tachycardie et inflammation éliminent d’office le thé (que je buvais habituellement) et le café. Le risque d’hypercalcémie élimine le lait. Le reflux gastrique élimine les jus de fruits – j’ai essayé une fois, la réaction a été immédiate et particulièrement pénible => plus jamais. Pour l’instant je prends plutôt du lait de soja (mais attention certains sont enrichis en calcium donc à éviter) ou des tisanes mais les tisanes chaudes ne sont pas l’idéal et c’est un peu pénible d’attendre qu’elles refroidissent après avoir infusé. Au niveau solide, c’est pas beaucoup mieux : le Nutella que je prenais habituellement est fortement déconseillé mais l’option beurre – confiture alternative est également doublement déconseillée… A part limiter les quantités, j’ai pas encore trouvé de solution satisfaisante !
On est limité dans ses choix pour boire un coup dans un café : tous les sodas sont à éviter à cause du sucre, l’alcool est prohibé pour les problèmes de foie, café et thé pour la tachycardie, jus de fruit pour le reflux gastrique… A part une eau gazeuse (attention pauvre en sel de préférence), il reste pas grand-chose !
Pour résumer, il faut une alimentation saine : riche en légumes et en fruits, pauvre en graisse, sucre et sel. Une attention particulière pour avoir suffisamment de protéines et peu de calcium.
Aujourd’hui ça va très nettement mieux. Je ne sais pas si c’est le temps qui me convient mieux (pas de soleil, température réduite) ou si c’est les corticoïdes qui font enfin leur effet ou les deux ( © burger quizz) mais je n’ai jamais été aussi bien depuis la dernière baisse de corticoïdes. Du coup j’ai pu faire un peu d’exercice physique comme le conseille les médecins. Au programme essai de taille de haie : Je suis tout de suite essoufflé, je peux pas aller vite, je suis obligé de faire des pause souvent et j’ai pas fait ça longtemps mais ça fait du bien au moral et au moins j’ai pu tailler un bout de haie. Du coup ce soir je suis vraiment fatigué mais c’est pas la même fatigue que celle de la sarcoïdose et ça fait du bien. En plus je n’ai pas eu de douleurs articulaires. Pourvu que ça dure !
Aujourd’hui consultation avec une endocrinologue. Difficile de synthétiser en une seule consultation tout l’historique et les multiples symptômes, d’être suffisamment clair et précis sur les troubles neuro-psychiques pour bien montrer la différence avec une simple dépression. Le résultat c’est que je vais avoir un bilan endocrinien complet avec une hospitalisation de 48 h. Il faut une hospitalisation car ils ne se contentent pas de faire des analyses des différentes hormones mais ils testent également la réaction des glandes endocrines à différents stimulus : injections de produits et dosage de la réponse de la glande endocrine ciblée. Enfin le bilan ne sera pas complet car les corticoïdes empêchent de tester le fonctionnement des glandes surrénales puisqu’ils remplacent la production normale de celles-ci!
A propos de l'implication d'une éventuelle hypercalcémie passagère dans les troubles neuro-psychique, je n’ai pas eu vraiment de réponse, je suppose que l’endocrinologue attend d’avoir les résultats du bilan pour se prononcer mais elle m’a demandé si j’avais eu des analyses sur le niveau de vitamine D et je pense qu’elle l’a inclus dans son bilan. Elle semblait globalement assez intéressée par mon cas posant des questions par exemple sur l’érythème noueux ce qui n’a pas grand rapport avec sa spécialité.
Je n’ai donc plus qu’à attendre qu’ils reprennent contact avec moi pour fixer la date de l’hospitalisation… un délai de plus.
Suite à la visite chez le professeur à Lyon, je reprends contact avec le pneumologue. Il me prescrit et prend le rendez-vous pour l’IRM cérébral (rendez-vous 2 semaines plus tard, c’est plus rapide qu’à Lyon et que la dernière fois). Il me propose une hospitalisation d’une journée en début de semaine suivante pour la ponction lombaire. Il faut une journée d’hospitalisation car il est important de ne pas bouger du tout pendant plusieurs heures après.
Je me présente donc la semaine suivante pour la ponction lombaire, pas plus stressé que ça et ayant surtout hâte d’avoir le résultat. L’infirmière a prévu une seringue d’anesthésie locale ce qui surprend un peu le pneumologue vu que ce n’est pas obligatoire. Il me demande si je suis douillet. Je ne sais pas trop quoi répondre et finalement il décide de faire l’anesthésie… qui provoque un malaise. Oups ! En plus il a du mal à sentir mon pouls (qui est souvent difficile à trouver) et donc c’est un peu la panique. Après être allongé les jambes en l’air quelques minutes ça va mieux mais le pneumologue n’est plus du tout chaud pour faire la ponction lombaire. Il en profite pour présenter la sarcoïdose à des élèves infirmières qui étaient présente et me dit que pour la ponction lombaire on verra après l’IRM. On reparle aussi un peu du traitement et je lui dit que ça va mieux et que j’ai un peu les effets secondaires des corticoïdes. Il réduit donc la prescription de 60 mg à 50 mg par jour car de toute façon il vaut mieux ne pas rester trop longtemps avec des doses aussi fortes. Je lui reparle du bilan endocrinien évoqué par le professeur lyonnais. Dans un premier temps il me répond que le problème endocrinien a été écarté par le professeur (et effectivement l’un des problèmes a été écarté car les symptômes ne correspondent pas) mais il revient quelques minutes plus tard (après avoir relu le courrier du professeur ?) pour me dire que finalement ça serait pas plus mal d’avoir un bilan complet et qu’il m’a pris un rendez-vous avec un spécialiste une semaine et demi plus tard. Il me demande aussi de le contacter à nouveau après l’IRM cérébral.
Comme indiqué dans les billets de bulletin de santé, l’IRM cérébral est négatif : pas de granulome détectable, pas de lésion visible des glandes endocrine. C’est plutôt un soulagement même si dans ces cas là on se demande toujours si on préfère un résultat positif qui expliquerait les symptômes neuro-psychiques et donc permettrait un traitement et un suivi plus ciblé ou s’il vaut mieux qu’il n’y ait rien mais que du coup il faille encore chercher la cause des symptômes neuro-psychiques. Par contre la baisse des corticoïdes a provoqué une dégradation progressive de mon état générale : la fatigue s’accentue au point que je doive dormir au cours de la journée, les mots de tête, la dépression et les confusions passagères reviennent progressivement tout comme les douleurs articulaires.
Je reprends donc contact avec le pneumologue qui me reçoit rapidement en dehors des horaires de consultation normale. Il est de plus en plus perplexe devant les troubles neuro-psychique et la fatigue. Il remonte la dose de corticoïde à 60 mg, est toujours réticent avant de faire la ponction lombaire. Il préfère attendre le résultat de la consultation d’endocrinologie et me demande de reprendre contact avec lui à ce moment là.
La consultation a été repoussée d’une semaine et est prévue jeudi prochain. J’espère que ce sera fructueux et qu’on comprendra enfin la cause de ces troubles neuro-psychiques.
Date Prescription | Nouveau traitement | Principaux symptômes au moment de la prescription | Evolution après le changement de traitement |
02/04/09 - généraliste | Diclofénac (Artotec) 3 x/j pendant 7 jours Kétoprofène gel 3 x/j (Ketum) | Douleurs articulaires intenses et permanentes | Disparition des symptômes, réapparition à l’arrêt du traitement |
15/04/09 - généraliste | Kétoprofène (Bi profenid) 2 x/j pendant 7 jours | Douleurs articulaires intenses et permanentes | Disparition des symptômes, réapparition à l’arrêt du traitement |
28/04/09 - Rhumatologue | Kétoprofène (Bi profenid) 150 mg 2 x/j pendant 10 jours | Douleurs articulaires intenses et permanentes | Disparition des symptômes, réapparition à l’arrêt du traitement |
18/05/09 - Rhumatologue | Prednisone 20mg/j | Douleurs articulaires intenses et permanentes | Amélioration très nette et assez rapide |
29/05/09 - Rhumatologue | Prednisone 20mg/j diminution de 2mg par 4jour | Douleurs articulaires peu intenses intermittentes, démangeaisons | Stable |
12/06/09 - Rhumatologue | Prednisone 12 mg/jour à baisser d’1 mg par semaine | Douleurs articulaires peu intenses intermittentes | Stable |
03/07/09 - Pneumologue | Arrêt tout traitement pour examen | Fatigue très intense (lié à jet-lag de voyage aux Etats-Unis) | Apparition maux de tête intenses, acouphène, dépression intense |
09/07/09 - Pneumologue | Prednisone 60 mg/j pendant 15 jours puis 40mg/j pendant 2 mois Pentoprazone 20 mg Cacit D.3 | Fatigue très intense, maux de tête, acouphène, dépression, douleurs articulaires moyenne, érythème noueux | Légère amélioration |
23/07/09 - Pneumologue | Prednisone 60 mg/j pendant 15 jours puis 40mg/j pendant 2 mois Pentoprazone 20 mg | Fatigue très intense, maux de tête, acouphène, dépression, douleurs articulaires moyenne | Amélioration progressive avec 60mg/j, rechute brutale lors du passage à 40mg avec apparition en plus de l’érythème noueux |
17/08/09 - Pneumologue | Prednisone 60 mg/j Pentoprazone 20 mg | Fatigue très intense, maux de tête, acouphène, dépression, douleurs articulaires moyenne, érythème noueux | Amélioration progressive |
01/09/09 - Pneumologue | Prednisone 50 mg/j Pentoprazone 20 mg | Fatigue moyenne, érythème noueux | Dégradation progressive |
11/09/09 - Pneumologue | Prednisone 60 mg/j Pentoprazone 20 mg | Fatigue très intense, maux de tête, acouphène, dépression, douleurs articulaires moyennes, érythème noueux | Amélioration générale |
15/10/09 - Endocrinologue | Prednisone 60 mg/j Pentoprazone 20 mg | Fatigue moyenne, érythème noeux | Stable |
Depuis 13/10/09 - Médecin traitant, renouvelé de mois en mois | Prednisone 60 mg/j Pentoprazone 20 mg | Fatigue moyenne à intense, douleurs articulaires peu intense, acouphène peu intense, érythème noeux, confusion ponctuelle, aboulie ponctuelle | Globalement stable en moyenne avec une forte variabilité d’un jour sur l’autre et sur des périodes de quelques semaines. |
La remontée des doses de corticoïdes a été progressivement efficace. Je me suis senti un peu mieux, j’étais un peu moins sensible à la chaleur mais ça a pris plusieurs jours. Le pneumologue qui me suit a arrangé un rendez-vous avec un professeur spécialiste des maladies pulmonaires rares (dont la sarcoïdose) à Lyon assez rapidement (deux semaines). J’y suis allé en transport en commun puisque j’allais un peu mieux. Dès le voyage en train j’ai senti la fatigue de manière assez forte mais le problème a surtout été le métro surchauffé en cette fin du mois d’août. Du coup en arrivant à l’hôpital j’étais complètement confus : j’ai commencé par me tromper d’étage, puis en voulant me présenter au secrétariat du professeur, je me suis trompé de porte et j’ai frappé directement à son bureau dont la porte était entrebâillée. Il sortait à ce moment là un peu surpris que je frappe directement, j’ai bafouillé des excuses, qu’on avait rendez-vous une demi-heure plus tard… Il m’a gentiment indiqué la salle d’attente mais je n’ai pas vraiment enregistré ses directives et me suis retrouvé un peu désorienté dans le couloir. Il m’a rattrapé après avoir vu sa secrétaire et m’a précisé l’emplacement. Au moins il a eu un bon aperçu des problèmes neuropsychiques et ce avant même le début de la consultation !
Une heure et quart plus tard, il me reçoit enfin. J’avais réussi à me reprendre un peu me mettant dans un courant d’air donc j’avais l’esprit un peu plus clair mais j’étais pas au top de la forme non plus. Son bureau est suffisamment grand pour loger une collocation d’étudiants avec qui plus est une vue à 180° sur la moitié de la ville… On ne peut s’empêcher d’être un peu impressionné. L’entretient est très directif : je donne le courrier de mon pneumologue qui est très détaillé. Il lit attentivement la lettre et jette à peine un coup d’œil aux autres papiers qui l’accompagnaient puis me demande à voir le scanner pulmonaire (les autres examens et analyses de sang ne semblent pas l’intéresser), me pose des questions très précises et coupe assez rapidement toute tentative d’explication détaillée… Un rapide examen et il commence à dicter sa lettre de réponse au pneumologue où il dit en substance qu’il faut un IRM cérébral (ce que le rhumatologue avait proposé 7 semaines plus tôt), une ponction lombaire et un bilan endocrinien. Je peux tout de même poser quelques questions dont il ressort en substance :
Puis il me demande de faire un chèque à trois chiffres à échanger contre une feuille sécu… C’est donc pour ça que j’ai eu le rendez-vous rapidement, j’étais en secteur privé. Heureusement que j’ai une bonne mutuelle car personne ne m’avait prévenu de ce détail ! J’ai eu toutes les peines du monde à remplir mon chèque, preuve que je n’étais toujours pas très bien. Le retour en bus + train a été très éprouvant et j'ai mis deux jours à m'en remettre malgré les corticoïdes à dose maximum! La prochaine fois, je me ferais accompagner et j’éviterai les transports en commun…
Suite ici: Les examens se poursuivent…